Recommandations sur la prise en charge kinésithérapique des patients COVID-19 en réanimation

Rédigé le 22/03/2020
SOFMER


Modération IL: très bien, à diffuser.


Conseil Scientifique de la Société de kinésithérapie de Réanimation : Pierre Maffei (Marseille), Marie-Hélène Houzé (Paris), Anne Freynet (Bordeaux), Ingrid Koube (Bruxelles), Cheryl Hickmann (Bruxelles), Aldjia Abdellaoui (Montpellier), Pauline Wild (Pontoise), Jean Christophe Villiot-Danger (Briançon), Roberto Martinez-Alejos (Montpellier), Muriel Lemaire (Bruxelles), Matthieu Reffienna (Suresnes)

Avec le soutien du Collège National de la Kinésithérapie Salariée


Auteur correspondant Matthieu Reffienna : m.reffienna@hopital-foch.com Sous la responsabilité du président de la SKR, Carlos Diaz.


Les Situations Sanitaires Exceptionnelles se définissent comme la survenue d’évènements inhabituels ou méconnus qui dépassent le cadre de la gestion courante des alertes au regard de leur ampleur, de leur gravité en terme d’impact sur la santé des populations, ou sur le fonctionnement du système de santé, pouvant aller jusqu’à la crise.

L’OMS a qualifié la pandémie mondiale liée au SARS-CoV-2.

L’organisation sanitaire face à l’émergence du SARS-CoV-2 repose sur le plan ORSAN REB qui peut se décliner au sein des établissements hospitaliers sous forme de plan blanc. Cela implique des choix éthiques éclairés par le rapport bénéfice-risque afin d’adapter, coordonner et économiser les ressources humaines et matérielles.

Ainsi ces recommandations visent à orienter les praticiens kinésithérapeutes dans leurs décisions, aussi bien en terme de bénéfice-risque pour le patient mais aussi pour eux même, en collaboration étroite avec tous les acteurs de la prise en charge.


1. Introduction

Malgré le caractère inédit et grave de la situation actuelle en France et en Europe, il est important de considérer les patients COVID-19 comme semblables à des patients en Syndrome de Détresse Respiratoire Aigue « classiques » du point de vue kinésithérapique.

Au vu de la gravité initiale des patients, et de la prise en charge médicale agressive (sédation et curarisation), ces patients sont à haut risque de développer une Neuro-Myopathie Acquise en Réanimation (NMAR) durant leur hospitalisation [1]. Cela risque d’aggraver leur morbi-mortalité et leur pronostic vital et fonctionnel à plus long terme [2].

Les patients survivants au SARS-CoV-2 risquent donc d’occuper des lits de réanimation durant leur phase de sevrage ventilatoire et de récupération motrice. Il est donc capital d’anticiper afin de limiter la gravité des NMAR et de favoriser une récupération motrice rapide afin de libérer des lits indispensables pour d’autres malades.

 

L’arbre décisionnel des modalités de la réhabilitation peut s’appuyer sur le protocole décrit par Hickmann et al. [3] (voir Annexe 1). Cette réhabilitation doit toujours s’effectuer en accord avec les prescriptions médicales quotidiennes.

Enfin, la prise en charge des patients COVID-19 ne doit pas se faire au détriment de la réhabilitation des autres patients de réanimation. Le kinésithérapeute devra être moteur auprès de l’équipe médicale et paramédicale pour que la prise en charge kinésithérapique reste optimale dans ces conditions de travail particulières.


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